La Banque de l’infrastructure du Canada dans la mire du député Xavier Barsalou-Duval
Varennes, 11 juillet 2025 — À peine la session parlementaire terminée, le député Pierre-Boucher–Les Patriotes–Verchères, Xavier Barsalou-Duval, s’est rendu lundi à Ottawa pour une séance extraordinaire du Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes. Cette convocation fait suite aux révélations d’un article du Globe and Mail du 26 juin dernier qui révélait que la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) avait accordé un prêt d’un milliard de dollars à BC Ferries pour financer l’achat de quatre traversiers construits par une entreprise d’État chinoise, China Merchants Industry Weihai Shipyards, à la suite d’un appel d’offres auquel aucune entreprise canadienne n’aurait participé.
C’est à titre de vice-président du Comité que le député du Bloc Québécois s’est allié à son homologue conservateur, Dan Albas, pour déposer une motion adoptée à l’unanimité. Celle-ci exige la comparution, dans les 30 jours, des ministres Gregor Robertson (Logement, Infrastructures et Collectivité) et Chrystia Freeland (Transports et Commerce intérieur) ainsi que des PDG de BC Ferries et de la BIC, afin qu’ils répondent aux préoccupations amenées par les membres du Comité.
Pour le député du Bloc Québécois, il ne fait aucun doute que plusieurs questions devront être soulevées durant ces témoignages, d’autant plus que la Chine est loin d’être un partenaire exemplaire. « La BIC a accordé, en toute connaissance de cause, un prêt d’un milliard de dollars à une entreprise partiellement contrôlée par le gouvernement chinois. Or, la Chine ne respecte ni les règles du commerce équitable ni les droits de la personne. Depuis mars 2025, elle impose des tarifs de représailles massifs sur nos produits agricoles et alimentaires, en réaction aux tarifs canadiens sur les véhicules électriques et l’acier chinois. Et que fait le gouvernement ? Il lui offre un milliard de dollars sur un plateau d’argent, en pleine escalade commerciale ! »
Xavier Barsalou-Duval a également souligné que le Québec dispose déjà d’une main-d’œuvre qualifiée dans l’industrie de l’acier. « Où sont les emplois pour les travailleurs québécois ? Le Québec compte près de 2 224 emplois dans l’industrie de l’acier. Dans ma circonscription, l’aciérie d’ArcelorMittal à Contrecoeur emploie près de 1 000 personnes qui auraient bien besoin d’investissements, surtout alors que l’acier québécois est visé par des tarifs douaniers américains. Les contribuables ont le droit de savoir pourquoi leur argent ne sert pas à soutenir la construction navale avec de l’acier canadien. À plus forte raison que l’acier chinois est de qualité nettement inférieure à celui produit ici. »
Le Bloc Québécois dénonce ainsi une fois de plus l’incohérence flagrante de la politique fédérale, alors que la ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, Mélanie Joly, affirme vouloir privilégier l’acier et l’aluminium canadiens pour les grands projets nationaux d’infrastructures et de défense dans les années à venir.